Bassan et son histoire...

Armoirie de BassanBassan, notre village, est situé sur un plateau peu élevé (78m) bordé au sud-ouest par le Libron, au nord par les communes de Servian et d’Espondeilhan, au sud par Béziers et Boujan-sur-Libron.

Bassan tire son nom du romain Bassus. Ce dernier était propriétaire d’une « villa » située à proximité du cœur actuel de notre village. Le nom variera en Baxano au XIIème siècle, Bassanimum au XIIIème siècle, Bassanium au XIVème. C’est seulement au XVème siècle qu’on écrira Bassan.

Cependant, le site a été occupé avant la période romaine. Le professeur Henry de Lumley dans sa thèse sur « le paléolithique du midi méditerranéen » place un centre de vie sur les bords du Libron, comme en témoigne la découverte d’une hache de pierre polie datant de 5000 ans avant J.C.

Plus près de nous, vers les Vème et Vème siècles avant J.C., la présence des Celtes et des Gaulois est attestée par la découverte de pièces de monnaie indiquant qu’à cette époque Bassan était un centre d’échange.

L’arrivée des Romains au Ier siècle avant notre ère va apporter la modernité au village. Le cadastre romain va définir l’emplacement des « villa » et les axes de circulation encore en vigueur aujourd’hui.

Quand les Barbares (Vandales, Alains) envahirent la Gaule et ruinèrent Béziers, Bassan fut-il épargné ? Nous l’ignorons, toutefois les Wisigoths venus de la Baltique s’installèrent chez nous en 462 et malgré leurs luttes avec les Francs, restèrent maîtres du pays jusqu’à l’arrivée des Arabes en 721 (boucle de ceinturon et sépultures wisigothiques). Sous la domination des Sarrazins les « villas » continuaient à être administrées par les Goths, ce qui permit à Pépin de Bref de reconquérir Béziers et ses environs. L’histoire raconte qu’Ansemard, seigneur de Béziers, Agde, Mageulone et Nîmes, les expulsa en 752 et livra ces villes au roi des Francs.

La première mention écrite de Bassan date du Xème siècle sous le nom de « villa de Baciano » (990) par les frères de Sainte Marthe et les Bénédictins. Il est fort probable qu’à l’époque la vie rendue difficile par l’instabilité politique obligea les populations à se regrouper autour de la « villa » la plus importante du secteur pour créer un système de défense efficace (castrum).

Porche

Porche
Au Moyen-âge les habitants de Bassan, dépendant du fief de Servian, vont entreprendre la construction de l’église Saint-Pierre aux Liens (1093). Ils entourent le fort de remparts, d’abord en bois, puis en pierre au XIIIème siècle. Les remparts étaient percés de deux portes principales et d’un portalet. La porte Nord découverte récemment, a été fermée vers le XVIème et quand les habitants de Bassan construisirent leurs maisons hors des remparts. La porte Sud est située entre le château et l’ancienne mairie. Datée du XIVème siècle, elle présentait un embryon de système défensif. Le portalet donnait accès au chemin de Servian.

Il existait à Bassan trois fiefs qui avaient été donnés en héritage aux évêques de Béziers. Après la guerre des Albigeois, Amaury de Monfort ne pouvant conserver les conquêtes de son père, donna Bassan au roi. C’est pourquoi il n’est plus fait mention de seigneur à Bassan.

Mais, devant faire face aux dépenses du royaume, les rois mettent régulièrement en vente la seigneurie « à beaux deniers, comptant » tout en se conservant la possibilité du rachat.

Echauguette du château de Bassan

Echauguette du château de Bassan
C’est vers 1600 que fut construit le château et que Bassan eut ses armoiries « de vair à un sautoir losangé d’or et d’azur ». Dans son enceinte le village possédait un four banal (cuisson le mercredi et le samedi), un moulin à huile, un pressoir pour vinifier surtout des raisins « muscat » et une boucherie. En 1652 la fête locale a lieu le 1er août.

Au XVIIème siècle, le village est administré par deux consuls élus pour un an et assistés d’un conseil politique de 10 membres. Les réunions se tenaient dans l’église. À partir de 1703 fut créée la charge de gouverneur de Bassan. Elle coûta 6000 livres au Sieur FABRE ; Cette année-là, il fut mentionné pour la première fois le paiement d’émoluments à un instituteur et à une institutrice ; La charge de maire est créée par Pierre LEDENAC, conseiller du roi juge de la police, fut le premier maire de Bassan.

En 1789, le cahier de doléances de Bassan, seul exemplaire connu sur la circonscription de Béziers, était rédigé. Il se trouvait encore dans les archives de la commune en 1883. VINCHES fut au nombre des 35 députés du district de Béziers envoyés à Paris.

Le 7 Février 1790, la municipalité de Bassan est créée. Jean-François LEDENAC en est le président, mais à l’an III de la République (1795) le maire Jacques GELY est destitué et remplacé par Louis MOULIERES dit « l’américain ». En l’an XII (1804), un recensement donnait une population de 316 habitants : 69 hommes, 73 femmes, 87 garçons et 87 filles. En 1882, elle était de 594 habitants, en 1911 (761), en 1920 (602), en 1998 (1493) et 2017 (2000).

Vers 1850, un nouveau moyen de communication permit de développer la culture de la vigne et modifia le paysage fait de bocage. Ce fut l’installation de la ligne de chemin de fer d’intérêt local.

En 1891, la mare, réserve naturelle d’eau pendant des siècles, avait perdu son utilité. Elle fut comblée et l’espace ainsi dégagé, bordé de platanes devint notre promenade.

La Première Guerre Mondiale fit de nombreuses victimes parmi les jeunes gens de Bassan. Toutefois, rien n’arrête la modernisation du village avec l’arrivée de l’eau courante (1929) et de l’électricité. Les premières voitures parcourent les rues du village. La Deuxième Guerre Mondiale avec ses privations (tickets de rationnement), les prisonniers de guerre et l’occupation allemande fut durement ressentie par la population.

Fronton de la cave coopérative de Bassan

Fronton de la cave coopérative de Bassan
Les années qui suivirent, dites les « Trente Glorieuses » modifièrent les habitudes des Bassanais. La création de la cave coopérative (1948), de l’assainissement (1965), le goudronnage des chemins, la démocratisation de la voiture, le développement de l’habitat, donnèrent au fil des ans à notre village l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

 

(Sources : A. Fabre 1883, P. Vinas 1970, Bassan Toujours).